Chômage

Les taux de chômage élevés, en particulier chez les jeunes, constituent un défi important dans la région méditerranéenne, car ils affectent la croissance économique et la stabilité au sein de la société. Il est impératif d’investir dans l’éducation et la création d’emplois, notamment dans le lien qui les unit, afin d’offrir à la prochaine génération de l’espoir et des opportunités.

Astrid Desjobert

Dans une salle de classe baignée de soleil en Tunisie, en Italie ou en France, l’air est chargé de l’excitation d’un monde ouvert aux possibilités. Là-bas, des groupes de jeunes adultes se rassemblent, leurs visages illuminés d’espoir alors qu’ils entament un voyage vers un avenir meilleur. Ces individus font partie du Réseau Méditerranéen de la Nouvelle Chance (MedNC), une initiative transformative visant à intégrer les jeunes qui ne sont ni en éducation, ni en emploi, ni en formation (NEET) dans le tissu socio-professionnel de la société.

Le Réseau MedNC, dirigé par l’Institut Européen de Coopération et de Développement (IECD), s’étend à travers l’Algérie, l’Égypte, la France, l’Italie, la Jordanie, le Liban, le Maroc, le Portugal, l’Espagne et la Tunisie. Le réseau comprend 18 organisations de formation professionnelle qui mettent en œuvre des solutions efficaces pour lutter contre le chômage des jeunes et l’exclusion socio-professionnelle, et favorise l’échange de pratiques éducatives innovantes à travers la région méditerranéenne. Le projet repose sur trois piliers : unir les parties prenantes pour l’intégration socio-professionnelle, promouvoir le renforcement des capacités et améliorer les opportunités pour les NEET par le biais du plaidoyer, en particulier pour les jeunes femmes.

À la tête de cette initiative se trouve Astrid Desjobert, Directrice des Opérations passionnée, dont la carrière témoigne de son engagement pour la réforme éducative et l’autonomisation des jeunes. « Je travaille dans le secteur du développement avec un focus sur la Méditerranée depuis neuf ans, abordant les défis éducatifs et les lacunes en compétences chez les jeunes », partage-t-elle. Son parcours, du secteur privé à l’ONG qui pilote MedNC, a été motivé par un désir de s’attaquer aux causes profondes des disparités éducatives.

« C’était comme ouvrir la boîte de Pandore quand j’ai réalisé que des millions de jeunes en Méditerranée étaient déjà désespérés à 15 ou 17 ans. » On pouvait entendre l’émotion dans la voix d’Astrid. « C’est là que je me suis dit que non, ce n’était pas possible. En repensant à mon expérience étudiante, c’était facile, il y avait beaucoup d’espoir pour l’avenir. Comment cela peut-il être juste ? » C’est alors qu’Astrid s’est dit qu’elle devait faire quelque chose pour redresser ces injustices.

Ses rencontres avec les jeunes à travers la Méditerranée l’ont profondément influencée. « Rencontrer ces jeunes, qui font face à de nombreux défis — de l’absence de guidance et de perspectives d’emploi à la dégradation de l’environnement — a été une expérience marquante. Il est clair que le système les a abandonnés, et non l’inverse », explique-t-elle. Les statistiques sont alarmantes, avec presque 1 jeune sur 3 âgé de 15 à 24 ans en Afrique du Nord classé comme NEET. En Espagne, les jeunes de moins de 29 ans sans éducation ni emploi avoisinent le million. Pourtant, c’est en voyant la transformation de ces jeunes vies qu’elle reste motivée. « Voir les étoiles dans leurs yeux et entendre comment le projet a changé leurs vies est incroyablement gratifiant. »

Un souvenir poignant qu’elle évoque est une performance théâtrale des étudiants, illustrant comment les écoles de la deuxième chance ont changé leurs vies. « Ils ont joué devant des officiels, le personnel scolaire et les familles. Ce fut un moment puissant de connexion et de fierté », dit-elle. Un autre jalon significatif a été le lancement de la première école de la deuxième chance à Sousse, après cinq ans d’efforts dévoués. « Entendre les jeunes exprimer leur gratitude fut un moment d’immense satisfaction ».

L’impact de MedNC est multiforme, s’attaquant non seulement aux besoins éducatifs mais aussi aux défis systémiques. En travaillant étroitement avec les gouvernements et les acteurs locaux, le projet crée des cadres et des politiques durables, comme en Tunisie. Il autonomise également les éducateurs locaux grâce à des programmes de formation innovants, comme la boîte à outils pédagogique ‘MedNGreen’ récemment développée, qui met l’accent sur les pratiques durables et la sensibilisation environnementale en Méditerranée. Cette boîte à outils est la pierre angulaire d’un changement majeur visant à placer ces jeunes au centre des solutions de demain pour des sociétés durables. Astrid et son équipe ont reconnu un manque flagrant — les jeunes désengagés étaient exclus des principales innovations et défis mondiaux, en particulier dans les secteurs numérique et environnemental. 

Pour ces jeunes, le manque de compétences numériques est un obstacle majeur. Sans ces compétences, postuler à des emplois, passer des entretiens et suivre des formations dans les métiers numériques devient presque impossible. Le secteur environnemental présente des défis similaires. Comprendre les enjeux environnementaux et se former aux métiers verts est crucial, mais ces jeunes sont souvent considérés comme incapables d’entrer dans ces domaines innovants. Ainsi, MedNGreen est un outil efficace pour les éducateurs afin de changer cette perception.

Malgré les défis, tels que les ressources limitées et l’ampleur du problème, l’approche collaborative du projet soutient leurs efforts. « C’est cette collaboration qui nous motive. Voir d’autres personnes dans différents pays confrontées à des problèmes similaires et ne pas abandonner crée un réseau fort et solidaire à travers 10 pays », réfléchit-elle.

Alors que le projet MedNC continue de s’étendre, son avenir semble prometteur. Avec l’aspiration de reproduire des modèles réussis et d’initier des dialogues avec plus de pays, l’objectif est clair : fournir des solutions d’intégration suffisantes pour tous les NEET, en se concentrant sur les emplois et compétences du futur.

Dans les mots d’Astrid Desjobert, « Ce projet ne concerne pas seulement l’éducation ; il s’agit de restaurer la dignité et l’espoir d’une génération de jeunes, de les encourager à rêver et à construire un avenir dont ils peuvent être fiers. »

À propos du Réseau Méditerranéen de la Nouvelle Chance

Here’s a quick snapshot of what the International Mediterranean Day logo can and can’t be used for.